... avant de tourner cette page "critique" qui nous a fait du mal à tous les deux, je crois...
Merci. Merci de me permettre de partir sereine, apaisée. J'avais peur que tu m'envoies balader en me voyant venir malgré ton refus et surtout après ces mots. Je suis venue, quasi certaine que ce serait la dernière fois, que tu allais me dire que je te saoulais, que je ne comprenais vraiment rien et que tu ne voulais plus entendre parler de moi. J'ai franchi ta porte avec appréhension, d'autant plus en voyant Manu sur l'ordi. Et tu m'as désarmée d'un seul regard, par ta douceur et ta capacité à faire comme si de rien n'était. Tes mots traduisaient une telle souffrance que le contraste a été saisissant.
On a passé combien de temps comme ça, sans évoquer ces derniers jours ? J'avais peur de tout gâcher en réveillant tout ça. C'est pour ça que je n'ai pas voulu te dire à quoi je réfléchissais. C'est pour ça aussi que je n'arrivais pas à mettre de mots sur ce que je ressentais à midi. Désarmée, à ta merci... Mais comme d'habitude, tu as trouvé les mots et les gestes. Je craignais de perdre l'ami. Je suis soulagée de t'avoir retrouvé. Je te promets de te raconter ma future vie haute-marnaise (ça se dit ?), mes élèves, mes doutes de prof, mes joies aussi ? Je ne te cacherai rien. J'en suis incapable. Et j'espère que toi aussi, tu me raconteras tout (je te rappelle qu'il y a une semaine, tu m'as annoncé un mail par mois + MSN...).
Plus généralement, j'ai passé une excellente journée à tes côtés. J'ai aimé t'aider à déplacer, ranger, démonter, dévisser... Je n'aurais pu rêver meilleur départ. Et puis il y a aussi eu ces moments où tu me parlais de toi (c'est si rare !). Si j'avais imaginé passer la journée avec toi ! Je pensais rester tout au plus une heure ! Et dire que tant de choses se jouent sur une simple porte fermée... La présence des autres (Manu, Alain...) ne m'a même pas dérangée. Parce que je ne crains plus leur regard. Quand je t'ai demandé si Alain n'allait pas bientôt partir, c'était simplement que je ne voulais pas qu'on se quitte "n'importe comment".
Pour finir, tu me demandais, il y a quelques jours, ce que je pensais de toi. Je pense que tu es un homme formidable. Sensible, passionné et profondément gentil (je précise tout de suite : aucune connotation négative dans ce mot "gentil". J'ai failli mettre "bon" mais tu vas y voir un sous-entendu). Et je pense aussi que j'ai eu beaucoup, beaucoup, beaucoup de chance de te rencontrer...
Je ne t'ai jamais considéré comme un "salaud" ou un "connard" pour reprendre les doux noms que tu t'es parfois donné. Parce qu'un connard ne se connecte pas juste pour dire bonjour ou bonne nuit. Parce qu'un connard ne se rend pas disponible comme tu l'as fait dès que j'allais mal. Parce qu'un connard n'envoie pas un mail adorable pour m'encourager avant l'inspection. Parce qu'un connard ne vient pas demander le résultat de la consultation de mon dossier de titularisation dès le soir même. Et parce qu'un connard m'aurait envoyer bouler vendredi dernier et hier, au lieu de me consoler et de me prendre dans ses bras.
Je pourrais rajouter des dizaines de "parce que" mais je vais te saouler avec ma prose ! Simplement, pardon si j'ai parfois douté, l'espace de quelques heures. A cause des mots de M, à cause de tes annulations, à cause de silence que je trouvais trop longs. Du fond du coeur, pardon.
PS : Bravo pour tes poulains ! (qui sont quand même encore un peu les miens...)
PS bis : J'enlève tous les messages "blabla", remplaçant de mails, de ces derniers jours ? Juste le dernier ? ou je laisse parce que de toute façon tu es le seul à avoir l'adresse ?
Oui, ça fait des mois que je n'ai rien écrit ici. Et une nouvelle fois, je reprends le clavier pour te faire partager une lecture coup de coeur, comme à la grande époque de nos échanges. Pour changer, c'est une histoire d'amour. Une déclaration même. Mais une déclaration particulière, d'un homme à un autre, emporté par le cancer. L'amour, la mort, l'absence et les souvenirs se mêlent pour former un roman plein de poésie et de sensibilité. Mes larmes ont encore coulé... 
